CULTIVONS NOTRE ALTRUISME

L’altruisme est le désir de répondre aux besoins des autres, de remplir leurs aspirations, et de remédier leurs souffrances.

Cela implique de leur accorder de la valeur et de la considération.

Etre concerné par le sort de l’autre.

L’égoïsme est au cœur de la plupart des problèmes que nous affrontons aujourd’hui, l’écart croissant entre les riches et les pauvres, l’attitude du « chacun pour soi » qui ne fait qu’augmenter, mais également l’indifférence à l’égard des générations à venir.

Dans le bouddhisme, l’altruisme est considéré comme une évidence et la bonté comme la meilleure des qualités humaines que l’on puisse cultiver.

Mais il n’a effectivement pas de place dans le système économique. Nous sommes dans une société individualiste et narcissique, mais si l’on montre que la nature humaine n’est pas aussi égoïste qu’on le dit et que l’on peut cultiver ces qualités, nous ferons un grand pas en avant.

Aristote disait « on devient vertueux en pratiquant la vertu ».

Tous petits, à un an à peine, les enfants apprécient les gens bienveillants et manifestent une résistance à l’égard des personnes rudes.

Il ne faut pas laisser ce potentiel se flétrir.

La famille et la société ont un rôle à jouer : la première, en donnant aux enfants un maximum d’affection et le bon exemple ; la seconde par une éducation coopérative, nettement plus positive et efficace que la compétition pour résoudre les problèmes.

Il faut donner une force aux enfants pour leur permettre de ne pas être désarçonnés lorsqu’ils se font agresser et pour se rendre compte que répondre trop vite à des provocations n’est pas la bonne solution.

On devrait être bien plus fier de ne pas entrer dans une rixe que d’avoir donné un coup de poing plus fort que le voisin.

Il faut donc revaloriser ces comportements de maturité, de calme et de force d’âme en apprenant à ne pas se laisser aller à toutes les émotions qui nous passent par la tête.

Dans la vie de tous les jours, il y a beaucoup plus de gestes de solidarité, de tendresse et d’entraide que d’acte de violence.

 

 

La petite graine de bonté en nous ne demande souvent qu’à s’épanouir. Et penser  aux autres, ça fait du bien !

 

« Vivre, c’est peut être utiles aux autres », disait le philosophe stoïcien Sénèque.

Dans un monde devenu individualiste et guidé par des considérations essentiellement économiques, ce type de générosité et d’attention envers les autres n’a, en principe, aucune place.

Toutefois, la course à la performance et à la rentabilité ne se gagne pas sans un minimum de coopération et d’esprit d’équipe.

L’égocentrisme n’est plus dans l’air du temps. Seule, on ne peut rien faire.

Et pour bien fonctionner avec les autres, il est important de leur témoigner un minimum de considération et d’égards.

Les adeptes de la psychologie positives comme Jacques Lecomte, pensent que cette bienveillance est naturelle puisque l’homme est bon.

D’autres sont convaincus qu’elle est culturelle et s’acquiert avec l’éducation.

Peu importe la vérité, car l’essentiel n’est pas dans la théorie, mais dans la pratique : les gestes et les actes qui prouvent que l’on porte un regard attentif sur autrui, plutôt que sur notre propre nombril.

Céder sa place à une dame âgée dans un autobus bondé même si l’on est fatiguée, offrir un déjeuner à une amie fauchée, défendre un collègue malmené, se décentrer…c’est une belle manière de se sentir en accord avec des valeurs qui nous tiennent à cœur.

Parce que nous ne sommes pas seuls au monde.

Vouloir la satisfaction des autres, c’est faire preuve d’humanité.

On le souhaite spontanément à ceux qu’on aime, un peu moins à ce que l’on ne connaît pas et que l’on croise dans la rue ou au travail.

Certains versent de l’argent à des organisations caritatives, donnent de leur temps à des associations, consacrent des moments de leur vie à aider des hommes, des femmes ou des enfants dans le besoin.

Cependant, l’altruisme ne se limite pas à des gestes généreux ou bien des actions philanthropiques.

C’est aussi une attitude, une morale, qui nous pousse instinctivement à nous porter au secours de ceux qui en ont besoin et qui possèdent moins que nous.

Une élégance de l’âme qui nous permet de récupérer les failles et les fragilités d’autrui. Une capacité à faire abstraction de notre propre intérêt lorsqu’il y a d’autres priorités que notre satisfaction immédiate.

Rien de bien-pensant dans tout cela, juste le minimum de considération nécessaire dans un monde en déroute et en perte de lien social.

Agit-on ainsi pour soi ou pour les autres ?

C’est une vraie question philosophique.

Le souci d’autrui fait du bien, mais peut-on se préoccuper des autres si l’on ne se soucie pas de soi ?

«Beaucoup d’associations humanitaires ont été créées par des gens qui ont souffert, eux, ou leurs proches. » souligne Jacques Lecomte.

Mais on n’est pas obligé d’avoir manqué pour donner.

Car les gratifications que l’on trouve dans la générosité, ce que les psychanalystes appellent les « bénéfices secondaires » n’enlèvent rien à la beauté des actes.

«On a toujours un intérêt plus ou moins conscient à faire quelque chose pour quelqu’un », dit la psychologue clinicienne Elisabeth Brami.

La vie est un échange dans lequel on reçoit parfois plus que l’on donne, dès lors que l’on sait porter un regard généreux et désintéressé sur les autres. Ce n’est évidemment pas l’objectif, mais une récompense.

Mais comment fait-on ?

C’est simple comme une « bonjour » échangé le matin devant la porte de l’ascenseur ou un sourire adressé à un SDF croisé dans la rue.

Quelques pistes….

On n’oublie jamais que la liberté des autres s’arrête là où commence celle des autres, même lorsqu’ils sont différents de nous.

C’est le début du respect.

Ensuite, on essaie de se mettre à leur place. Cela s’appelle de l’empathie et c’est l’un des fondements de l’altruisme.

On fait pour autrui ce que l’on aurait aimé que quelqu’un fasse par nous-mêmes. Dans telle situation de détresse, vous n’auriez pas apprécié que l’on vous tende la main ou que l’on vous écoute ?

Le jour où vous étiez tellement fatiguée dans les transports en commun, vous n’auriez pas apprécié que quelqu’un se lève pour vous céder sa place ? Quand cela se produit, on s’en étonne et on déborde de gratitude.

On peut repérer ses héros et s’en inspirer.

Certains de nos proches ont parfois témoigné d’un altruisme étonnant.