Lorsque nous sommes en colère et que la haine monte en nous, nous ressentons généralement le besoin de justifier ces sentiments en rendant les autres responsables. Même si ceux-là nous font du tort, les émotions négatives, qui se manifestent douloureusement en nous, ont pour effet d'amplifier le problème initial ; car nous perdons radicalement notre paix intérieure et notre bonheur. Qui fait alors le plus de tort à nous-même ? Soi-même ! Le mal que les autres nous font est souvent inévitable, pourquoi se torturer encore plus en se piquant soi-même avec le dard de la haine ? Comme il est de la nature du feu de brûler, pourquoi se fâcher après les flammes lorsqu'on se brûle ? Et puis cet ennemi, n'aura-t-il pas réellement réussi son but, dans ses intentions de nous nuire, si nous n'arrivons plus à dormir rongé par la colère ? Pour se guérir de nos propres sentiments douloureux, comme la colère, le seul remède est l'amour véritable. Ne souhaitons-nous pas être heureux et ne pas souffrir dans la vie ? Or, pour faire naître l'amour en soi, et toutes les émotions dérivées comme la joie, la bonne humeur, etc., le seul moyen est de chérir nos ennemis malgré le tort qu'il nous font (ce qui ne veut pas dire de ne rien faire, mais plutôt de ne pas ressentir de colère afin de ne pas se faire plus de mal à soi-même). Ne vaut-il pas mieux une attitude sereine face à l'adversité que de nourrir la peur, l'angoisse et l'anxiété ? En conclusion, Bouddha nous disait que nous sommes soit notre meilleur ami, soit notre pire ennemi ! Nous sommes, en définitive, les véritables auteurs de notre bonheur ou de notre malheur... 

RÉFLÉCHIR SUR LE CHANGEMENT...

Analyser vos sentiments en ce qui concerne les personnes que vous jugez proches ou, au contraire, éloignées. Procédez de la manière qui suit :

Vous ressentez naturellement de l'intimité avec un ami. Envers un ennemi, vous n'éprouvez aucun affinité, et parfois, la colère ou l'irritation s'immisce. Quant à une personne neutre, elle vous laisse indifférent. Néanmoins, rien ne garantit, dans le temps, qu'un ami, un ennemi ou une personne neutre se révélera utile, nuisible ou stérile. Lorsque surgissent des pensées ou des sentiments négatifs, comme la haine ou la colère, un ami peut parfois se transformer en ennemi. A l'inverse, la disparition des pensées négatives à l'égard d'un ennemi ouvre l'opportunité qu'il devienne un ami.

Réfléchissez, sous ces différents angles, à l'emprise des émotions perturbatrices comme la haine et la colère, elles se dissiperont.

Dalai Lama